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Dans le sérail de la SEP
11 septembre 2005

4 Supplique avant hospitalisation

Août 2005: 21 mois, cela fait long!
Jean-François Jaffeux (45 ans)

Je vais essayer de faire court
Le 22 novembre 2003, au cours d'une soirée dans les Cévennes chez des amis, j'ai sans doute voulu faire le jeune, et, vivement j'ai pris un petit escalier en m'aidant d'une rambarde en bois. Patatras, je me suis retrouvé en bas de l'escalier avec la rambarde dans la main gauche (j'aurais mis deux ou trois vis pour qu'elle tienne mieux dans la cloison plâtre!)
Je suis tombé de tout mon poids sur le nez d'une marche, au niveau des côtes arrière. La première chose que je me suis dite c'est: "Et merde!" Ce ne fut que trois jours plus tard, que les douleurs m'empêchèrent de me mouvoir. Il ne faisait aucun doute que des côtes étaient brisées, ce que confirma le docteur Liévin de Saint Hyppolite du Fort le 25 novembre. Son diagnostic était qu'il n'y avait rien d'autre à faire que prendre son mal en patience: une crème apaisante et un laxatif léger à base d'huile de paraffine me fut prescrit. Au bout d'un repos sommaire (un enfant réussit à sauter sur mes côtes encore endolories le 30 janvier: plus longue histoire!), je pus enfin me reposer sur le côté gauche mi février 2004.
Mes stations de repos couché étaient nombreuses, mais je tenais à conserver une activité physique minimale. Ce n'est qu'au début de cette année que je compris que mes abdominaux, qui avaient compensés beaucoup, commençaient à me lâcher. Depuis trois mois, ma santé ne s'est pas améliorée, voire dégradée: l'impression que le haut de ma poitrine s'enfonçait dans mon bassin, la gène intestinale accompagnée d'une douleur persistante irradiant du point de chute vers le haut des côtes et dans l'abdomen. Les problèmes gastriques étaient toujours là: constipation chronique, difficulté à produire des gaz, douleur plus vives lors de marche un peu prolongée, mouvements entraînant une grosse gène (faire ses lacets de chaussures, mouvements du torse vivement déconseillés).

Pour résumer, mon corps en a marre de cette situation qui dure depuis trop longtemps. À force de ne pas marcher suffisamment, pour éviter les soubresauts qui font mal, les genoux se grippent, la coordination des jambes devient approximative (démarche titubante comme si j'avais bu), une impression de point de côté permanent avec des mouvement spasmodiques (genre soupirs) plus des hauts le cœur parachèvent le tableau.
J'ai enfin l'impression que la situation présente finit par se propager dans les organes supérieurs; le choc initial étant situé au milieu du corps.

Quand est ce que je pourrais courir comme un lapin? Trouvez quelque chose SVP. Voilà; c'est le moral qui en prend un coup! Comme pendant la chute je n'ai rien touché (pas de plaie ouverte, pas de témoin oculaire déclaré), je passe insensiblement du statut de simulateur à celui de malade imaginaire. Comment éviter d'être fataliste quand ses forces s'abandonnent depuis si longtemps.

Ce texte fut repoussé comme si c'était de la merde par tous les médecins à qui je pouvais le présenter! Aucune souplesse dans cette usine à malades.
A partir de ce qui m'apparaissait comme une chose incompréhensible, en  tant que malade, je commençais à récolter des indices, sans savoir ce que j'allais en faire exactement. Un autre me sauta aux yeux: lors de la troisième et dernière perfusion, à son installation, l'infirmière ne contrôla pas le débit du goutte à goutte. Avec un sourire qu'elle ne chercha pas à dissimuler, elle me dit: "J'ai été méchante avec vous!". Je redis, pour ceux qui auraient tendance à me lire en diagonale, que j'étais dans un Chu; que ce genre d'établissement a la réputation de tenter de soigner les gens, la même chose pour les infirmières...
J'eus quand-même le temps d'entrepercevoir une chambre où des malades, à l'état de légumes, étaient entassés. J'essayais même de remettre sur son lit une femme qui était en train de râler!
Ce fut une sombre perspective pour mon petit cas personnel.
Donc, je partis du Chu avec comme seule conclusion: "Vous avez la sclérose en plaques: au revoir monsieur!"

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  • Dans le sérail de la SEP. J'ai été accusé d'avoir la sclérose en plaques, avec le sentiment étrange de n'avoir jamais été écouté et en plus, d'avoir été soigné n'importe comment. Voici ce que je fais pour tenter de m'en sortir!
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